Chers amis démocrates,
Depuis la semaine dernière la situation n’a guère changé pour les prisonniers politiques catalans. Le contexte espagnol par contre évolue quasiment heure par heure.
Après que le Tribunal suprême ait annulé avec une rapidité exceptionnelle le 3eme degré octroyé, selon des critères stricts, par les commissions pénitentiaires catalanes, les intéressés ont fait immédiatement appel. Cet appel a été traité par 2 chambres distinctes du Tribunal de Justice de Catalogne , l’une pour Oriol Junqueras, Raül Romeva, Joaquin Forn, Jordi Sánchez et Jordi Cuixart, l’autre pour Dolors Bassa, Carme Forcadell, Josep Rull et Jordi Turull. Le juge qui a traité le cas des premiers a décidé qu’ils devaient retourner immédiatement en prison (ils y sont depuis le 27 juillet) et l’autre juge a décidé que les 4 autres prisonniers pouvaient attendre le jugement de l’appel à l’extérieur. Il faut encore rappeler que le fait d’appliquer le 3eme degré était un plan totalement légal proposé par la Conseillère de Justice de la Généralité de Catalogne afin de détendre la situation lors des tables de dialogue entre Pedro Sanchez et la Généralité de Catalogne. Ce plan a été mis à mal par le Tribunal Suprême.
Une autre solution certainement très intéressante a été proposée par Pablo Iglesias dans la foulée. Il s’agit de préciser le crime de Sédition aujourd’hui très floue dans le texte de Loi . P. Iglesias propose que la Sédition soit définie comme un soulèvement armé organisé. Cela permettrait de modifier de facto la sentence du Tribunal Suprême puisqu’il n’a jamais été question de soulèvement armé lors du référendum du 1er Octobre 2017. Pedro Sanchez interrogé à ce sujet a avoué ne pas avoir pris connaissance de cette proposition (P. Iglesias appréciera).
Pedro Sanchez est actuellement très occupé à défendre la couronne l’Espagne et ses 2 rois, Felipe VI et le roi émérite Juan Carlos I. Pour lui, tel qu’il l’a exprimé récemment dans une lettre aux militants du PSOE, la couronne fait partie du pacte démocratique et de la constitution. Pour lui et son gouvernement la fuite du roi émérite ne peut être qualifiée de fugue puisque Juan-Carlos n’a pas été inculpé.
Cela fait un mois que le Tribunal Suprême doit admettre la plainte pénale qu’Òmnium Cultural a déposée contre Juan Carlos de Bourbon pour des délits liés à la corruption. Le juge Marchena nommé pour traiter cette plainte a fait traîner les choses ce qui a permis au roi émérite de fuir tranquillement d’Espagne.
Il y a beaucoup de choses à dire sur cette situation rocambolesque qui fait la Une des journaux (mais pas en France ou les médias sont toujours très protecteurs vis-à-vis des pouvoirs espagnols) ; ce soir on ne sait toujours pas ou est l’ex-roi d’Espagne. Ce que l’on sait par contre, c’est que Corinna Larsen (ex-maîtresse de Juan Carlos et personnage central dans cette affaire de corruption supposée) a accepté de témoigner en faveur de l’ex-commissaire J-M Villarejo lui-même accusé d’avoir calomnié l’ex-responsable du Centro Nacional de Inteligencia (CNI), Felix Sanz Roldan. Elle n’exclurait pas la possibilité de porter plainte contre Roldan et le roi émérite pour menaces contre elle et ses enfants. Elle témoignera en visio-conférence depuis Londres le 8 septembre prochain (dans moins d’un mois) puisque la juge de la chambre pénale n°8 de Madrid, María Pilar Casado, vient d’accepter la procédure.
Demain à 19h participez à notre veillée hebdomadaire pour exiger l’Amnistie et la mise en liberté des prisonniers politiques catalans. Étant en quatorzaine je ne serai pas présente : ce sont Anne et Hubert qui vous accueilleront Place du Capitole. Soyez nombreux à protester contre cette situation honteuse au sein de l’UE
PAU, AMNISTIA, LLIBERTAT i AUTODETERMINACIÓ
PAIX, AMNISTIE, LIBERTE & AUTODETERMINATION
Marie