Chers amis démocrates,
Après l’Appel à la décision d’accorder le troisième degré qui permettait aux 9 prisonniers politique de dormir hors de prison trois jours par semaine, le parquet vient également de demander à la Cour suprême espagnole de suspendre leurs sorties pour travailler accordées en vertu de l’article 100.2 du règlement pénitentiaire.
Deux des procureurs du procès de 2019 contre les leaders du 1-0, ont demandé à la Haute Cour de leur appliquer les critères qui ont été fixés pour Carme Forcadell pour qui les autorisations de sortie ont déjà été suspendues. Cinq prisonniers (Oriol Junqueras, Raül Romeva, Joaquin Forn, Jordi Sánchez et Jordi Cuixart) sont donc retournés à la prison de Lledoners mardi 27 juillet après que le directeur du tribunal n°5 de surveillance pénitentiaire de Catalogne ait accepté de suspendre le 3ème degré. Il est probable que cela va également s’appliquer pour Dolors Bassa, Jordi Turull et Josep Rull dans les prochains jours. (source : https://www.ara.cat/politica/presos-politics_0_2498150360.html).
On assiste donc à un grand rétropédalage avec des mesures d’exception qui attaquent notamment les lois pénitentiaires catalane en vigueur ! Au-delà de l’impact direct sur la vie des prisonniers et de leur famille (Vicent Partal, rédacteur en chef de Vilaweb parle d’oppression sans limite »), l’impact principal est cependant politique.
Pablo Iglesias (deuxième vice-Président) dit que la suspension du troisième degré est une “ mauvaise nouvelle ” pour le dialogue avec la Catalogne. Il estime que de nombreux citoyens auront à nouveau “le sentiment que la justice n’est pas toujours la même pour tout le monde ”. Avant de retourner en prison, Josep Rull, le conseiller de Junts per Catalunya, défend un retour à la voie unilatérale : “Impossible de discuter avec qui souhaite vous supprimer” dit-il. Dolors Bassa critique le rôle du parquet dans le retrait du 3eme degrés aux prisonniers politiques: “Il semblait que nous pouvions reconstruire des ponts, et cet espoir s’est de nouveau effondré”. Car ces actions torpillent de fait l’espoir d’une solution négociée à la crise catalane telle qu’elle pouvait se dessiner dans le cadre des accords entre P. Sanchez et ERC en échange d’un soutien à son investiture.
Les réactions en Catalogne ne se sont pas fait attendre : « Maintenant c’est Pedro Sanchez qui emprisonne » titre Père Marti dans son article du 29 Juillet 2002 à Villaweb
« L’incapacité du gouvernement espagnol à arrêter des poursuites judiciaires disproportionnées contre les indépendantistes, montre qu’il est inutile de dialoguer avec lui car il ne pourra pas mettre en œuvre d’éventuels accords : Les prisonniers politiques retournent bientôt en prison dans des conditions pires que lors de leur entrée, sans possibilité de permission, car la juge de surveillance pénitentiaire, Maria Jesús Arnau Sala vient d’accepter l’appel du parquet espagnol contre le régime du 3ème degré, alors que la Cour suprême donne l’impression qu’elle délibère. Le juge a accepté un appel déposé ce matin, battant tous les records de vitesse de la justice espagnole. Mais il est inutile de se lamenter car tout le monde savait que cela finirait par arriver. La Cour suprême a modifié la loi pour transformer la justice en vengeance et les prisonniers en otages permanents dans l’objectif de maintenir le mouvement indépendantiste paralysée. Mais cette fois, ce n’est pas une décision de justice qui les envoie en prison, mais l’inaction, la paresse et l’incompétence du gouvernement de Pedro Sanchez, qui n’a pas pu/su/voulu imposer depuis le bureau du procureur général, que détient Dolores Delgado, un critère d’allégement pénitentiaire progressif pour sortir le conflit politique du pouvoir judiciaire et le transférer à la politique, comme promis dans son investiture.
Le gouvernement PSOE, avec le soutien de Podemos, ne peut pas se laver les mains en alléguant une séparation des pouvoirs qui n’a jamais existé. C’est Pedro Sánchez lui-même qui s’est vanté de contrôler le parquet lors d’un débat télévisé au cours duquel il avait également promis de «ramener» le président Carles Puigdemont en Espagne, ignorant de fait les lois européennes. C’est la raison pour laquelle il a nommé à la Justice une ancienne ministre en qui il avait confiance, Dolores Delgado ; elle n’avait qu’à donner l’ordre d’être flexible, et les procureurs auraient dû lui obéir car le parquet est un organe hiérarchique de discipline militaire. Elle ne l’a pas fait, et si elle l’a fait elle n’a pas été écoutée, et devrait donc agir contre les responsables d’un corps de juges qui gouverne davantage l’Espagne que le gouvernement choisit lors des élections. N’agissant pas, P. Sánchez est complice de l’emprisonnement permanent et imprévisible de dirigeants indépendantistes.
La première conséquence de la suspension du régime pénitentiaire des 3ème et 2em degré est que cela ne sert à rien de dialoguer avec un gouvernement qui ne peut pas contrôler les poursuites judiciaires, car ce n’est pas un gouvernement fort, capable de mettre en œuvre les décisions qui sortent d’une table de dialogue. Cette table devait être convoquée en juillet, mais qu’importe ; maintenant les indépendantistes savent que de l’autre côté de la table se trouve le gouvernement « le plus progressiste du monde » mais aussi le champion du monde de l’échec, de l’incompétence et de la faiblesse. Opposition et l’accusation (PP et VOX) tentent probablement de torpiller le dialogue, mais le gouvernement espagnol l’accepte. La solution n’est plus le dialogue, comme on aurait pu le penser il y a 1 an ; il n’est pas nécessaire de continuer à endormir les indépendantistes en présentant le dialogue comme une solution magique au conflit politique catalan. Les « coups de génies » déguisés en pragmatisme sont tombés dans une dure réalité. Le conflit politique catalan sera résolu par la négociation, mais à partir d’une position de force et non de capitulation.
La deuxième conséquence est que la stratégie pénitentiaire que l’indépendance a suivie jusqu’à présent vis-à-vis de ses dirigeants, acceptée par ERC et Junts per Catalunya, a échoué. La stratégie appliquée de manière rigoureuse par Ester Capella (Conseillère de justice de la Generalitat) avait du sens si elle avait eu la complicité du gouvernement espagnol en charge de freiner le coup d’État judiciaire. Les deux choses ont échoué, non pas à cause de la conseillère qui a rempli sa part du pacte ( qui était la simple application de la loi pénitentiaire). Désormais, si nous voulons parvenir à la libération des prisonniers, nous devrons changer de stratégie, utiliser tous les leviers politiques possibles pour parvenir à l’Amnistie, qui est la seule solution réelle et digne pour les prisonniers. , comme Jordi Cuixart le rappelle toujours.
L’indépendantisme a aujourd’hui une majorité absolue au parlement et peut conditionner le gouvernement de Madrid avec ses votes. Et puis, il a les mouvements citoyens (si le covid-19 le permet), pour se faire entendre. Mais, pour cela, il a besoin de regagner son unité stratégique pour être à nouveau fort, pour remplir les rues et tomber la division des partis et ses affrontements partisans « .Pour le moment, et c’est un moment qui dure, tant que la politique espagnole se traire dans les tribunaux, il n’est guère possible d’entrevoir une solution à la crise catalane.
Demain à 19h comme chaque vendredi, soyez nombreux à protester contre cette situation embarrassante pour l’UE.
Nous préconisons le port de masques pour pouvoir discuter avec le maximum de passants sans risques pour eux.
PAU, AMNISTIA, LLIBERTAT i AUTODETERMINACIÓ
PAIX, AMNISTIE, LIBERTE & AUTODETERMINATION