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Carta a la presidenta

Madame la Présidente bonjour,

Voilà quelques jours vous êtes intervenue sur les ondes radiophoniques de “France Bleu Roussillon” abordant le sujet du nom de notre département.


Tout d’abord, permettez-moi de saluer la consultation populaire que vous engagez par cette démarche et surtout votre courage, car cette initiative, parce qu’elle bouscule les habitudes ou les esprits fermés ou ignorants de certains, ne manquera pas de susciter hostilité et obstacles qu’il faudra dépasser. Changer le nom de notre département pour lui en donner un, plus en lien avec ce que nous sommes, héritage précieux, fruit de notre histoire et de notre patrimoine, à transmettre et non à cacher et nier, constitue bien au contraire notre force et nos racines et sont l’ancrage et le socle dont nous avons besoin et sur lequel nous pourrons bâtir. Cela revêt à mon sens une importance capitale pour notre devenir.
En effet, et contrairement aux auditeurs qui ont réagi en exprimant indifférence ou opposition, je vous adjure de garder le cap sans tomber dans la demi-mesure ou le compromis qui viderait le projet de son essence même et annihilerait les effets positifs escomptés.


Pour moi, Catalunya – Nord – (avec son orthographe correcte comme vous avez su le faire pour la dénomination Canigó) ou Pays Catalan pour ne froisser personne (récupérant ainsi les Fenouillèdes qui déjà au 13ème siècle, à la suite des massacres perpétrés par les seigneurs croisés du nord venus de « france » et d’occitanie, déjà, désireux d’étendre leurs possessions, ont usé de motifs religieux fallacieux pour annexer une partie de notre Terre) est l’unique nom que notre département devrait porter et afficher. Si certains rétorquent qu’il est trop clivant ou connoté alors que dire de celui de la région appelée « OCCITANIE/Pyrénées-Méditerranée » (nom jamais utilisé dans son acception officiel et dont la calligraphie est particulièrement signifiante) qui nous a absorbée pour mieux nous faire disparaître. Car une chose qui n’est pas nommée n’a pas d’existence nous disent les linguistes. Nous avons donc sciemment été gommé de la carte et avec le nom disparaît une langue, un patrimoine et une culture millénaires !

Pour illustrer mon propos, deux exemples.
Les parents, avant même la naissance d’un enfant, recherchent et choisissent un prénom pour leur progéniture à venir. Cet être en devenir prend alors réalité et toute sa place (grandissante) au sein de la famille qui se constitue avant même sa venue au monde. Certains et astrologues y voient même des signes, des incidences ou des explications quand au comportement ?

Ce qui n’est pas nommé n’a pas d’existence !
Autre fait, en 2014, la marque d’automobile française DS lançait une campagne de personnalisation de ses véhicules dénommé « L’édition des régions, criez vos origines sur tous les toits ». Les clients pouvant choisir les couleurs d’une identité régionale qu’ils voulaient voir s’afficher sur le toit de leur DS3. Il en était proposé neuf, parmi Paris, l’Occitanie, l’Alsace, la Bretagne, la Corse, le Pays Basque, entre autre,…tous, sauf la Senyera, drapeau catalan, pourtant pas des plus difficile à réaliser, 9 bandes et deux couleurs ! C’est évocateur de l’ignorance ou de la confusion et de l’amalgame que font bon nombre de personnes.

Ce qui n’est pas nommé n’a pas d’existence !
Pour finir, beaucoup vous diront que ce changement de nom générera des dépenses inutiles, que les priorités sont ailleurs et que les deniers publics trouveraient un meilleur et plus important usage.
Il n’en est rien, bien au contraire, c’est vital ! Car il ne faut pas voir là une gabegie mais plutôt un investissement, nécessaire à la communication et à la valorisation de notre département.

Les publicitaires et le monde du commerce et du marketing en maîtrisent à la perfection les mécanismes et savent l’importance des réclames et de la marque. Un sou investi c’est 5, 10, 100 de récupérés. Sinon point de pub qui inondent toutes nos boites à lettres et autres canaux et média.

L’enjeu est de taille, il s’agit de notre futur et de notre survie qui se joue-là.
Alors, ainsi, bien nommé, identifié et reconnu, à l’instar de d’autres territoires, notre département retrouvera existence et attractivité et fort de ses racines possibilité de se projeter sereinement et avec succès vers l’avenir.

Madame la Présidente, je vous remercie de votre attention et vous renouvelle toute ma confiance.
Bien à vous
M.Casenove »