Le combat d’Artur Mas pour une Catalogne indépendante
Un grand défi démocratique en Espagne
“L’Espagne n’est pas habituée à ce genre de défi démocratique. Mais l’heure est arrivée”, estime Artur Mas. “C’est la Catalogne qui a mis cette question sur la table et il faudrait trouver un chemin pour qu’il y ait un accord entre les institutions catalanes et l’institution espagnole pour pouvoir organiser le referendum et la consultation”, poursuit le président de Catalogne, citant comme exemple le Canada et le Québec. “Deux fois consécutives il y a eu un référendum au Québec en accord avec les autorités du Canada”, rappelle le chef du gouvernement catalan.
Reste que ce référendum en Espagne est loin d’être fait. Notamment parce que le Premier ministre espagnol n’est pas favorable à l’indépendance de la Catalogne. “Mais ce n’est pas fini”, rétorque Artur Mas, qui ne compte pas abandonner le projet, s’appuyant notamment sur un argument : “80% de la population catalane est pour ce référendum”, assure-t-il.
Qu’elle indépendance pour la Catalogne ?
“L’Union européenne est un espace d’interdépendances donc on ne pense pas à l’indépendance classique mais on pense au même pouvoir que l’Autriche, que la Finlande ou encore la Belgique. Cela veut dire des pouvoirs législatifs avec un parlement qui puisse prendre des décisions et aussi la possibilité d’obtenir plus d’argent qui est produit en Catalogne”.
“On n’a rien contre l’Espagne”
“Si on en est arrivé à ce point-là c’est parce les gouvernements espagnols en général, et plus spécialement les gouvernements conservateurs, mais aussi les socialistes, ont été très maladroits avec la relation avec la Catalogne”, explique Artur Mas. Mais “on n’a rien contre l’Espagne. Il y a beaucoup de liens entre la Catalogne et l’Espagne. Plus de la moitié de notre population catalane a une origine non strictement catalane”, poursuit-il. “Nous, nous sommes pour une Europe fédérale avec plus de pouvoirs centraux et plus de pouvoirs locaux, ou territoriaux, donc régionaux.”