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Référendum sur l’indépendance : le bras de fer entre Madrid et la Catalogne

Le président de la Catalogne a annoncé la tenue d’un référendum en novembre 2014. Ce que le gouvernement espagnol a immédiatement refusé.

Un homme signe un texte demandant un référendum sur l'indépendance de la Catalogne, le 20 octobre 2013 à Caldes de Montbui, près de Barcelone (Espagne). 
Un homme signe un texte demandant un référendum sur l’indépendance de la Catalogne, le 20 octobre 2013 à Caldes de Montbui, près de Barcelone (Espagne).  (EMILIO MORENATTI / AP / SIPA)
‘Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat ? Oui ou non ?’ sera la première question. Et si la réponse est “oui”, ‘Voulez-vous que cet Etat soit indépendant’ sera la deuxième”. Le président de Catalogne, Artur Mas, a annoncé, jeudi 12 décembre, un référendum sur l’indépendance de cette région du nord-est de l’Espagne. Il a assuré que le vote aurait lieu le 9 novembre 2014. Et ce en dépit de la farouche opposition de Madrid. Retour sur cette annonce qui tourne à l’imbroglio politique.

Les Catalans mettent la pression

Alors que la région est en proie à une forte poussée indépendantiste depuis plus d’un an, le président nationaliste a expliqué qu’un accord en vue d’un référendum avait été conclu avec les composantes de la majorité au Parlement régional, dont la gauche indépendantiste.

Selon Artur Mas, le choix de la date du 9 novembre “laissera le temps à l’Etat espagnol, aux institutions de l’Etat, pour négocier avec les autorités catalanes la forme que doit prendre cette consultation dans les cadres légaux existants, qui sont nombreux”. En attendant, l’organisation de la consultation “se mettra en marche à partir de la semaine prochaine au Parlement de Catalogne”, a-t-il ajouté.

La Catalogne, qui représente un cinquième de l’économie espagnole, veut plus d’autonomie en matière fiscale et budgétaire, alors que le gouvernement central met en œuvre de multiples politiques de rigueur pour restaurer l’équilibre de ses comptes. Selon un récent sondage du Centre d’études d’opinion de Catalogne, 48,5% des personnes interrogées se disent en faveur de l’indépendance.

Le gouvernement refuse tout net

Le gouvernement espagnol a immédiatement réagi et montré les crocs. “Cela provoque une division sociale, une confrontation sociale sans précédent en Catalogne. C’est une erreur historique”, a d’emblée affirmé le ministre de l’Intérieur, Jorge Fernandez-Diaz.

Même discours du côté du chef du gouvernement espanol, Mariano Rajoy. En conférence de presse, celui-ci a promis que “le référendum n’aura pas lieu”“C’est hors de toute discussion et de toute négociation”, a-t-il affirmé, indiquant qu’“en tant que président du gouvernement, j’ai juré de défendre la Constitution et de faire respecter la loi”.

“Cette initiative va à l’encontre du fondement même de la Constitution qui réside dans l’unité indissoluble de la nation espagnole”, a-t-il ajouté, l’air sombre. “J’en appelle à la responsabilité du président de la Generalitat [le gouvernement catalan] et à son engagement de ne pas violer les lois”, a encore lancé Mariano Rajoy.

Bruxelles met son grain de sel

Présent aux côtés de Mariano Rajoy à Madrid, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a rappelé qu’une proclamation d’indépendance de la Catalogne signifierait une sortie de ce territoire de l’Union européenne.

“Tout au cours de ma carrière, j’ai été contre tout mouvement séparatiste dans mon propre pays et dans d’autres pays”, a-t-il ajouté. “Je suis profondément convaincu que dans le cas de tous nos pays membres, rester unis est la meilleure option pour nos citoyens”. Herman Van Rompuy s’est toutefois dit “confiant” que l’Espagne restera un “pays uni”.

Par Francetv info avec AFPMis à jour le  , publié le