Joan Villanove

CARTA 117 – Le département des Pyrénées-Orientales

Venons-en à notre petite région catalane nommée Pyrénées-Orientales ou Roussillon ou Catalogne Nord ou Pyrénées Méditerranée ou encore Nord de la Catalogne… suivant les caprices.

La langue catalane

Rappelons que la Charte Européenne des Langues Régionales a été mise en place après la seconde guerre. A ce jour, 25 pays l’ont adoptée ; c’est-à-dire que ces pays ont signé et ratifié la Charte. La France a signé… mais comme elle ne l’a pas ratifiée, elle échappe à certaines obligations. Voici les 25 Etats qui ont signé et ratifié la Charte.

Les 25 Etats qui ont signé et ratifié la Charte

  • Allemagne
  • Arménie
  • Autriche
  • Bosnie-Herzégovine
  • Croatie
  • Chypre
  • Danemark
  • Espagne
  • Finlande
  • Hongrie
  • Liechtenstein
  • Luxembourg
  • Monténégro
  • Norvège
  • Pays-Bas
  • Pologne
  • République slovaque
  • République tchèque
  • Roumanie
  • Royaume-Uni
  • Serbie
  • Slovénie
  • Suède
  • Suisse
  • Ukraine

Lors de la conférence du 28 mai 2021 à Pretoria, Emmanuel Macron s’adresse à Cyril Ramaphosa, Président de la République d’Afrique du Sud :

« Je dois vous dire que je suis admiratif de la manière dont votre pays, justement, arrive à la fois à faire face aux défis contemporains tout en embrassant cette diversité extrême. Je crois savoir que vous-même vous parlez huit langues sur les onze qui font votre pays. Et c’est, à la fois, une source d’inspiration et de respect. »

Bref, ce qui est bien chez les autres… n’a plus de valeur en France.

Les défenseurs de la langue catalane dépensent une folle énergie pour sauver la langue… Son « interdiction déguisée » par l’Etat Français est incompréhensible dans 25 pays !

Le fils dit en français à son père « je suis catalan » et le père répond en catalan « som francès ».

Les Suisses disent : « le respect de la langue va avec le respect des gens ».

Panneaux multilingues

à Quimper, Bretagne

Du bon usage de l’argent

En Suisse.

La Confédération Helvétique (CH sur les plaques des voitures) compte 26 Cantons. Ils sont autonomes sur de nombreux points. Les quatre langues (allemand, français, italien et romanche) sont officielles. Il y a quelques années, mon épouse et moi avons passé une soirée à Schaffhouse, dans la Suisse de langue allemande, à quelques kilomètres de l’Allemagne. Le lendemain, nous avons déjeuné à l’extérieur ; les tables avaient été disposées sur l’herbe sous un arbre majestueux. Un voisin, installé à tout de même sept ou huit mètres, se penchait vers nous. A la fin du repas, il est venu nous parler. Il parlait un français simple, mais on se comprenait. Il nous a amenés chez lui et nous a fait visiter son entreprise : travail du cuir et fabrication d’articles. Il nous a expliqué, avec une conviction sans faille, qu’il avait recruté une secrétaire qui venait d’un autre Canton : « une seule condition lui ai-je dit : pour la paye, ouvrez un compte à la banque de notre Canton ; l’argent du Canton reste au Canton ».

A Perpignan.

Quelques mois plus tard, je me trouvais à Paris pour animer un séminaire de trois jours. En fait, j’y retournerai tous les trois mois pendant des années. Mon client, rue de l’Université, avait retenu une chambre dans un hôtel voisin situé à une centaine de mètres. Avant de pousser la porte, j’ai pu voir la Tour Eiffel. A l’accueil, un homme d’une trentaine d’années me reçoit. Je lui glisse à l’oreille : « vous êtes du midi, me semble-t-il ? » Il répond : « je suis de Perpignan ». A mon tour : «  Moi aussi ! » Et il complète : « en fait, je suis d’Ille-sur-Têt ». Imaginez : « et moi je suis originaire de Néfiach ». Les deux villes sont distantes de cinq kilomètres. Je pose la question indiscrète, mais qui me démange : « Comment se fait-il que tu sois ici dans cet hôtel à Paris ? ». Longue histoire : « mes parents ont gagné de l’argent avec les pêches, les tomates, les abricots et la salade… ils ont acheté cet hôtel… mais je m’ennuie, le Canigou me manque ».

Ainsi, des millions gagnés en Roussillon ont été investis ailleurs. Evidemment chacun est libre de placer son argent où il veut, mais c’est ainsi que le pays catalan s’appauvrit peu à peu. Faut-il appliquer la formule suisse ? « L’argent du Roussillon reste en Roussillon ».

En Allemagne.

La chute du Mur de Berlin le 9 novembre 1989 fut un événement planétaire. En décembre, le président Mitterrand fit précipitamment un voyage dans l’ex-RDA (République Démocratique Allemande, qui était sous régime communiste) et il n’hésita pas à clamer : « L’Allemagne de l’Est et la France ont beaucoup à faire ensemble ». Opposé à la réunification, il avait proposé de constituer une Allemagne de l’Est avec un statut d’autonomie. Inutile de vous dire que cette prise de position incroyable fit sourire les milieux diplomatiques. De son côté, la britannique Margareth Thatcher avait compris que l’Allemagne allait sortir plus puissante quand la réunification serait pleinement accomplie. Lothar de Maizière, un homme politique allemand, confia aux journalistes : « Hier les Allemands formaient un peuple et deux Etats. Aujourd’hui ils sont deux peuples et un Etat ». 

Il y avait un problème à résoudre rapidement : la monnaie. Le mark de l’Allemagne de l’Est (ost mark) ne valait que 10% du mark de l’Allemagne de l’Ouest. On craignait que les Allemands de l’Est viennent s’installer en masse à l’ouest. Finalement, le chancelier Helmut Kohl décida de procéder un échange égalitaire : un ost mark pour un deutsche mark. Les Allemands de l’Ouest firent un effort considérable. Ainsi, les Allemands de l’Est n’ont pas été pénalisés : leurs économies furent intactes et ils restèrent chez eux,  sur place.

Helmut Kohl ajouta : 

« il fallait que le capital aille vers les hommes, afin d’éviter que les hommes n’aillent vers le capital ». 

Après inventaire, on découvrit qu’en Allemagne de l’Est, 108.000 km², qui voulait être la vitrine du monde soviétique, la majorité du secteur productif était périmé, dépassé, obsolète : il fallait le reconstruire. La réunification aura coûté la somme colossale de 1.500 milliards d’euros à l’Allemagne de l’Ouest… et ses contribuables s’en souviennent ! (C’est-à-dire davantage que le PiB de la France de l’époque qui était à 1000 milliards). Aujourd’hui, Berlin est une ville époustouflante tournée vers l’avenir, bien que la puissance financière ait été maintenue à Francfort. Les hommes politiques ont fait les bons choix et la population allemande, qui avait confiance en ses dirigeants, a suivi.

Ouvrons une parenthèse. Voilà une formule magique. En France, c’est l’inverse : on dit aux jeunes gens des « provinces » : cherchez un emploi là où il y a de l’argent, c’est-à-dire du travail ! Et c’est ainsi qu’a commencé l’« exode » ; des milliers de jeunes gens du Roussillon, du Vallespir, du Conflent, du Capcir et de la Cerdagne ont pris le chemin du nord. Je me souviens qu’au modeste collège d’Ille-sur-Têt chaque année une vingtaine de jeunes passait le concours pour entrer à la Poste ; ils filaient alors vers Paris pour trier des milliers de lettres à la main : la gare de Perpignan était alors le monument le plus visité. Puis les parents suivaient pour garder les petits-enfants qu’ils ne verront pas grandir. Quelle promotion ! 

Bien sûr, de tout temps certains jeunes ont voulu vivre leur vie en recherchant ailleurs si l’herbe était plus verte, mais dans notre cas, il s’agit d’une politique volontariste de l’Etat qui voulait vider de ses forces vives toute une région. La nôtre et aussi la Bretagne, la Corse, etc. Tout aurait était différent si l’Etat Français avait appliqué la formule allemande : « il fallait que le capital aille vers les hommes, afin d’éviter que les hommes n’aillent vers le capital ». Voilà comment la région Ile-de-France, sur 2% de la superficie du pays, représente 31% du PiB de la France.

Quelle est la richesse du département ?

Montant moyen annuel en euros des revenus déclarés par foyer à l’administration fiscale en 2020. Classement par département.

  • 1 – Paris         47.695 
  • 2 – Hauts-de-Seine 45.141
  • 4 – Haute-Savoie 36.766
  • 25 – Pyrén-Atlantiques 26.918
  • 50 – Hérault 24.868
  • 65 – Gard 23.802
  • 77 – Hte Corse 23.060
  • 88 – Pyrénées-Orientales 22.342
  • 93 – Aude 21.669
  • 96 – Creuse 20.301 

Suivent les quatre derniers : 97 – Martinique / La Réunion / Guyane / Guadeloupe. En fait, j’aurais dû écrire : « quelle est la pauvreté du département ? » Nous sommes classés 88ième sur 96.

Etonnement des statisticiens. Chaque année la Haute-Savoie gagnait des places. Ce bon classement (quatrième) est dû au fait que des milliers d’habitants vont travailler en Suisse où les salaires (à profession égale) sont deux à trois fois supérieurs à ceux de la France.

Montant annuel en euros du revenu fiscal par commune 

(Classement sur 34.823 communes)

  • 30.283 – Vingrau 19.957 euros
  • 30.302 – Vinça 19.948
  • 30.841 – Arles-Tech 19.670
  • 31.212 – Bouleternère 19.446
  • 31.770 – Perpignan 19.106
  • 34.660 – Nohèdes 13.152

Ainsi, en France, sur le classement de 34.823 communes, Perpignan est la 31.770ième.

Des terres à l’abandon !

Dans une interview publiée dans l’Indépendant le 18 janvier, Alphonse Gonzalez, juge consulaire pendant 30 ans a déclaré : « ce n’est pas avec la mer et la montagne que l’on fait venir de belles entreprises. » Je pourrais compléter : « il y aussi l’agriculture. » 

… et réalité : arrachage de vignes

L’Indépendant a publié une étude suffisamment approfondie pour tirer la sonnette d’alarme : « en 10 ans, 22% des exploitations ont disparu ».

Un seul chiffre incroyable : la tomate
La France en produit 643.000 tonnes et en consomme 850.000 tonnes. 
Le manque est importé.
Nombre d’exploitations disparues… Chiffres 2010 et 2020. 
fruits de 826 exploitations à 598
vin  2.168 à 1.659
maraîchage   296 à 221 
horticulture 153 à 93
bovins 141 à 121
labels de qualité (AOL) 2223 à 1604
En une décennie, on est passé de 10.700 salariés à 6.681. 

Quelques « grandes » entreprises du département (nombre salariés)

  • Cémoi chocolatier  731 
  • M+ Matériaux 642 
  • Sotranasa 615
  • Guasch 126
  • Mairie Perpignan 2.400
  • Clinique Medipole 517
  • Centre Hospitalier 3.400

Conclusion

Le taux de chômage est de 14%… il serait de 25 ou 30% si les jeunes décidaient de rester au « pays ». (Le département est classé en 96ième position) ; en Occitanie le taux est de 10% et de 8% en France. Malgré tout le parc des belles voitures fleurit : Audi, BMW, Mercedes, Porsche, etc. Mais, il faut bien s’y résoudre : notre département est à la traîne.

Les Pays-Bas  

Nos terres catalanes sont-elles en déperdition parce que nous produisons trop ou est-ce que la mévente nous menace ? Voyons ce qui se passe ailleurs. Dans les deux CARTES précédentes 112 et 114, nous nous étions penchés sur le Danemark, aujourd’hui, visitons les Pays-Bas. 

1 – Un peu d’histoire.

Les Pays-Bas sont une monarchie parlementaire. Depuis 2013, le souverain est Willem-Alexander, un monarque populaire. Les Pays-Bas sont l’un des six membres fondateurs de l’Union Européenne. Cependant les dirigeants ont une position que l’on qualifie de « pragmatique », loin des concepts de certains pays. Les Pays-Bas sont très attachés à la défense des intérêts des « petits pays » au sein de l’Union Européenne. Ils ont accueilli de nombreuses institutions européennes : La Haye qui est devenue la capitale mondiale du droit ; ajoutons Europol (agence européenne de la police criminelle) et Eurojust (chargée de renforcer la coopération judiciaire entre les Etats membres). 

2 – Organisation du territoire.

Pas de centralisme malgré la « petitesse » du pays.

  • Amsterdam : capitale et plus grande ville du pays où se situe l’aéroport de Schiphol qui se classe troisième en Europe en nombre de passagers et de Fret.
  • Utrecht : ville étudiante très dynamique disposant de la grande gare ferroviaire du pays due à sa position géographique centrale.
  • Eindhoven : réel hub d’innovation et de technologie, c’est ici que vous trouverez un Campus High Tech et de nombreux centre R&D. [hub ? recherche constante de nouvelles idées]
  • Rotterdam : cœur industriel et maritime du pays. Le port de Rotterdam est le premier port d’Europe et le sixième au monde. C’est la « porte d’entrée de l’Europe ».
  • La Haye : capitale administrative du pays où résident le gouvernement, la famille royale et un grand nombre d’institutions internationales.

3 – Langues « régionales ».

Les Pays-Bas ont signé et ratifié la Charte européenne des langues régionales et minoritaires en 1996 ; langues concernées le frison, le yiddish, le bas-saxon, le tsigane et le limbourgeois.

4– L’économie.

Les Pays-Bas ont mis en place l’ « économie du consensus » ; ce modèle s’appuie sur des négociations collectives et un dialogue social fort et permanent.

 Le port de Rotterdam est la première place portuaire européenne avec 416 millions de tonnes transbordées. 

Son économie est tournée vers l’export.

C’est-à-dire que les exportations représentent 84% de son PiB (produits chimiques, médicaments, informatique). Ailleurs : 66% pour la Suisse, 55% pour le Danemark, 47% pour l’Allemagne, 31% pour la France. De plus de très grandes entreprises sont installées : Unilever, Philips, Shell… 

Remarquons que l’Occitanie est presque deux fois plus grande que les Pays-Bas et que son PIB est cinq fois plus petit.

Les Pays-Bas défenseurs des « petits pays » au Parlement Européen tiennent un argument de poids, irréfutable. Au classement mondial (sur 208 pays) du PiB par habitant en 2021, la France est classée 23ième. Avant la France, on trouve les 13 premiers petits pays : Luxembourg, Irlande, Suisse, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Autriche, Islande, Suède, Belgique, Finlande, Malte et Israël. 

Les Etats-Unis sont 5ième, l’Allemagne est 17ième, le Royaume-Uni 22ième, l’Italie 27ième, le Japon 26ième. Et pour info : 65ième Russie, 72ième Chine.

5 – Mention spéciale pour l’agriculture.

Ce pays du nord ne bénéficie pas de notre climat ensoleillé méditerranéen. Il est difficile de trouver des statistiques concernant des productions en Occitanie. De plus, les volumes des productions sont aléatoires d’une année à l’autre à cause du climat ; en 2020, recul de production en poires de 50% en France et de 30% en Belgique.

Les chiffres des productions sont exprimés en tonnes.

Eventail de toutes les productions des Pays-Bas

Prêt pour la Saint Valentin…

Autre « exploit » des Pays-Bas, la production de fleurs.
Ce « petit » pays produit 1,7 MILLIARD de fleurs coupées, soit 60% du commerce mondial.

Les Pays-Bas :

  • sont le cinquième producteur agricole européen et le deuxième exportateur mondial de produits agroalimentaire après les Etats-Unis. 
  • sont le deuxième exportateur mondial de fromage de lait de vache
  • assurent un quart des exportations mondiales de tomates
  • assurent un cinquième des exportations de pommes de terre

Les Pays-Bas s’adaptent à la demande du marché ; les pommes sont produites dans les pays de l’est ! Alors, produisons des poires ! « Le Benelux est la région idéale pour la culture des poires Conférence ». 

En France, la moitié des poires consommées sont importées. 

Quelques mots sur la Belgique voisine. En 2020, cet autre « petit » pays (31.000 km², la Catalogne est à 32.000) produit 333.000 tonnes de poires, la France en produit 144.000. 

Election présidentielle en 2021

Encore l’inépuisable Indépendant du 30 septembre 2021 nous fournit une réponse (sondage Ifop pour Régions de France et la Fondation Jean-Jaurès)

C’est clair : « les Français souhaitent confier plus de pouvoir aux Régions »… comme dans les pays modernes qui caracolent en tête. J’ai consacré deux « CARTES 112 et 114 » aux classements de la France en Europe et dans le monde.

Le bilan est sans appel. Dans les postes clés, la France est dans la moyenne basse en Europe et parfois au bas du tableau dans les classements qui permettent des comparaisons :

PiB par habitant, écoles hôtelières, compétitivité, innovation, corruption, taux de chômage, indice démocratie, administration de la justice, qualité de la vie, résultats à l’école sur 441 pays, etc. 

Le plus grave étant le classement des jeunes au CM2 et en quatrième voir CARTA 112 page 3 : ce sont les forces vives des années à venir ; et les résultats en math et en scaines sont franchement médiocres ! 

Connaissez-vous un candidat qui en parle ?

Or, les candidats « rabâchent » toujours les mêmes thèmes depuis des années. Le dernier ? Le pouvoir d’achat. Comment voulez-vous ajuster dans un pays le pouvoir d’achat. Le salaire en fait partie. Comment faire si l’entreprise compte 20 salariés, 300, 1.000 ou 8.000 ? Dans une branche en expansion ou dans une branche en crise ? Imaginez une ville : le supermarché effondré par une concurrence effrénée débauche et, à côté, un restaurent augmente les salaires pour conserver le personnel. Est-ce un enjeu national ? De leur côté, les Syndicats, qui souhaitent conserver un pouvoir « national », jouent dans la même partie. Déjà lors de la Révolution française, Thomas Jefferson ambassadeur des Etats-Unis en France désignant les révolutionnaires : “ Je les pressais avec insistance d’avoir immédiatement recours à un compromis… » Conseil écarté. Le compromis ? Valeur ignorée.

Or, que se passe-t-il ailleurs ? Les discussions se font par branche et par entreprise. Même dans les « petits » pays où ce serait facile de centraliser, on ne le fait pas ; en Allemagne, pourtant plus vaste et plus prospère non plus. 

Enfin, le gros problème en France, c’est la forteresse écrasante et démesurée de l’Ile-de-France : mais « ces messieurs de Paris » gonflent la poitrine. L’Ile-de-France l’une des régions les plus puissante d’Europe. Belle récompense, mais triste record pour les provinces.

Connaissez-vous un candidat qui en parle ? 

Je vous en ai déjà parlé. Lorsque Paris a décidé de limiter la vitesse sur les routes à 80 ou 90 km/h, c’est le ministère qui a réglé. C’était pourtant une bonne opportunité pour donner le « bébé » aux nouvelles régions. Et bien, non. Pour la crise du Covid, les directives partent de Paris et sont transmises aux Préfets. A quoi servent les Régions ? On n’entend pas les Présidents.

Enfin souvenez-vous des paroles de Michel Debré, l’un des Pères de la Constitution.

« Les dirigeants sont un petit nombre d’hommes, quelques centaines environ, dispersés, et parfois même opposés les uns aux autres, mais qu’unit d’une manière, tantôt consciente, tantôt inconsciente, le souci  identique du maintien de leurs prérogatives personnelles, familiales, professionnelles ou socialesla crainte du plus petit changement encourage toutes les corporations à souhaiter l’immobilisme politique total .»

Moralité.

Peut-être êtes-vous tombé dans le piège ? Notre département est l’un des plus pauvres de France, Perpignan l’une des villes les plus pauvres, le taux de chômage est de 14%, les terres sont à l’abandon, nos enfants et petits-enfants sont éparpillés à des centaines de km, etc. et, pour les élections, vous vous chamaillez avec vos parents, vos amis et vos voisins… peut-être distribuez-vous des tracts… tout cela nous mènera à quoi ? Le prochain « souverain » ne changera rien à notre médiocre position au sein de l’hexagone. Que faire ? Vous voulez que ça change ici, chez nous ? Tournez-vous vers ce que vous pouvez maîtriser. « L’argent du Canton reste au Canton ».

De l’utilité des débats

Chacun attend un « bon mot » d’un candidat ou candidate qui va « clouer le bec » à son adversaire du moment. L’art de gagner des voix ! C’est une vieille tradition parisienne. Voilà un beau programme ! Déjà lors de la révolution française, Thomas Jefferson avait décrit les débats : 

« Jusqu’à présent, le résultat le plus remarquable de cette assemblée est le nombre incalculable de calembours et de bons mots auxquels elle donna lieu. Si on les réunissait, on en formerait un ouvrage aussi volumineux que l’Encyclopédie. J’en ai conclu que cette nation n’est capable d’un effort sérieux que sur commandement : celui qui ferait un bon mot à propos, pourrait désarmer toute la Nation résolue à se révolter… » 

Fins aviat… Dimecres… Amics per sempre…  Joan Villanove