Non classé

CARTA 114 – En musique…

La « grandeur de la France » est devenue, à la longue, un slogan qui fait sourire les étrangers. Formule que les chefs d’Etat Français, les élus et les medias qui se succèdent, martèlent à longueur d’année. Comment cela a-t-il commencé ?

Le jour de son couronnement… 

Lors du sacre, le roi recevait l’onction avec l’huile de la sainte ampoule qui aurait servi au baptême de Clovis vers l’an 500.

L’évêque annonçait…

« L’illustre Nation de France a Dieu pour fondateur ».

Ainsi s’appuyant sur ce principe intangible les rois gouvernèrent, pendant des siècles et des siècles, sans rendre compte à qui que ce soit, surtout pas à une Chambre de Députés. Les directives, c’est-à-dire les Ordonnances Royales, étaient envoyées dans les provinces à une trentaine d’Intendants, dotés de pleins pouvoirs. Puis, les Républiques enchaînèrent le pas avec les Préfets. Les « sujets » du roi sont devenus « les administrés » du maire… comme si des hommes et des femmes adultes et responsables avaient besoin d’être administrés.

Au XVIII° siècle :

Michelet déclare : « la France a conquis la liberté, pour en faire don au monde ». 

Au XIX° siècle :

Dès 1800, Napoléon institue le despotisme de l’administration centralisée déjà amorcée et aménagée par les royautés précédentes et les républiques successives. Avec Napoléon, l’Ecole est devenue le creuset de la préparation militaire. Soixante quinze ans plus tard, Gambetta (1838-1882) vantera les mérites de l’école publique…  

« …afin que nos enfants soient tous aptes à tenir une épée, manier un fusil, faire de longues marches, passer des nuits à la belle étoile, à supporter vaillamment toutes les épreuves pour la patrie ». 

Selon Emile Zola, « il n’y aura plus de frontières où la langue française aura conquis le monde ». Victor Hugo rajoute que Paris est la capitale de la pensée et assure que la civilisation française est « le prototype de toute civilisation véritable ».        

Véritable mégalomane qui justifie la colonisation, Jules Ferry, ministre sous la IIIe République, lance à la Chambre des Députés en 1885 : « Ce n’est pas comme la Belgique ou la Suisse, il faut autre chose à la France ; elle ne peut pas être seulement un pays libre, elle doit répandre son influence sur le monde et porter partout où elle le peut sa langue, ses mœurs, son drapeau, ses armes, son génie ». Evidemment, « porter partout » signifie imposer partout. 

Au XX° siècle :

Georges Clemenceau, président du conseil des ministres en 1917, lance à la tribune : 

« …étant de culture française, un Sénégalais dépasse de beaucoup en grandeur et en beauté n’importe quel professeur d’université de Munich ou de Berlin ». 

Grâce à Clemenceau nous pouvons féliciter les chanceux Sénégalais ! 

Prenons le temps de la réflexion…

Les guerres révolutionnaires et napoléoniennes se sont terminées en 1815. Puis, s’enchaîne une série de conflits : 1870, suivi de 14-18 et enfin la deuxième guerre mondiale avec ses 65 millions de victimes. Ajoutons les guerres coloniales dès 1830… Va-t-on en finir avec cette vision de la « grandeur de la France » ?

Peut-être avec le général de Gaulle ? 

« Ce qu’il y a en moi d’affectif imagine naturellement la France, telle la princesse des contes ou la madone aux fresques des murs. 

Le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang… Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur». 

Puis, il semble hésiter entre sincérité et comédie : « je suis sur une scène de théâtre et je fais semblant de croire que la France est un grand pays. C’est une illusion perpétuelle ». Il avait confié à son ministre Alain Peyrefitte : « Toute ma vie j’ai fait comme, si… Comme si nous avions gagné la guerre. Comme si les Français aimaient les Allemands… » 

Michel Debré, premier ministre de Charles de Gaulle, a ouvert bien imprudemment son cœur…

J’ai saisi ses propos au vol!

« Les dirigeants sont un petit nombre d’hommes, quelques centaines environ, dispersés, et parfois même opposés les uns aux autres, mais qu’unit d’une manière, tantôt consciente, tantôt inconsciente, le souci  identique du maintien de leurs prérogatives personnelles, familiales, professionnelles ou socialesla crainte du plus petit changement encourage toutes les corporations à souhaiter l’immobilisme politique total. »

Paroles incroyables ! Secret d’Etat presque ! Ces « dirigeants », je les caricature dans mes courriers par l’expression « Ces Messieurs de Paris ». Ainsi le conservatisme peut se maintenir grâce au centralisme démocratique parisien. 

Et plus récemment… peut-être ?

Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre) : « La grandeur de la France tient à l’ambition de demeurer une voix qui compte pour défendre la paix ». Jean-Louis Borloo (ancien ministre) tombe dans le piège : « La grandeur de la France, l’autorité de la république se comprennent aussi par la main tendue… ». 

Tous les partis politiques, de gauche comme de droite, utilisent la figure de Jeanne d’Arc : ils en ont fait le symbole d’une nationaliste qui a sauvé la patrie… alors que le tribunal qui l’a condamnée en 1431 n’était composé que de « Français »… alors qu’elle parlait une langue française approximative. La Guerre de Cent dura encore plus de vingt ans après elle. Ce que ces Messieurs de Paris ont produit et entretenu avec le mythe Jeanne d’Arc est stupéfiant. C’est une incroyable manipulation. Une femme vierge, général, martyre, sainte. Ainsi, en 2012, lors du 600ième anniversaire de sa naissance, Nicolas Sarkozy, le Président de la République, clama « La grandeur » 

« Jeanne d’Arc première résistante française dans les épreuves… je me devais de rendre cet hommage solennel que la France rend à ceux auxquels elle doit sa liberté et sa grandeur ». 

En avril 2014, le premier ministre Manuel Valls reprend le flambeau ; lors de son discours, devant l’Assemblée des Députés, il prononce cinq fois les mots « grandeur » en moins de trois minutes ! « Grandeur de Valmy, grandeur de Jaurès, grandeur de Clemenceau, grandeur de Charles de Gaulle…

La France, pays qui a toujours vu plus loin que lui, qui apporte son regard au-delà de lui-même, moi je me battrai pour qu’il continue à voir plus grand… »

En 2017, le candidat Emmanuel Macron n’y échappe pas : « C’est la langue française qui nous a fait grands… je vois une France qui n’a pas renoncé à perpétuer les arts et les lettres qui l’ont faite si grande… » 

Témoignage : la « grandeur » vue d’ailleurs 

En 1900, le philosophe allemand Hermann de Keyserling n’a pas la même vision. 

« Hors des frontières de son pays, le Français produit aussitôt l’impression d’être borné, au sens provincial du mot…

il est incapable de comprendre qu’on veuille être différent de lui. Si quelqu’un ne peut être comme lui, il est tout prêt à l’aider à en sortir… »

L’exception française… une différence ? 

Pour bien comprendre ce qu’est l’exception française, amusons-nous avec un détail : les phares des voitures. Dès 1945, en Europe, les automobilistes roulaient la nuit avec des phares aux ampoules blanches… en France, elles restèrent jaunes jusqu’en 1992 ! 

Moralité : Si aujourd’hui, la France écartait le mot « grandeur » de son vocabulaire, il est probable qu’elle en serait au même point… mais elle ne continuerait pas à provoquer une interminable vague d’irritabilités.

2 –  En musique… la flûte

Pour lancer une comparaison, je visais un pays effacé qui fait peu de bruit. Comment s’imprégner de l’« âme » d’un peuple ? Par les paroles de son hymne national inspirées par les fondateurs. Le peuple est-il stimulé à prendre les armes ? Ou bien, s’émerveille-t-il des paysages paisibles qui l’entourent ? Me voici plongé dans la lecture des hymnes. Enfin, en voilà un qui m’accroche…

« Il y a un pays charmant
qui s’étend avec de larges hêtres
près de la plage de l’est salée. [c’est-à-dire la Mer Baltique]
Il ondule en collines, vallées,
il s’appelle vieux Danemark
et c’est la salle de Freya. » 

Mon choix est fait : ce sera le Danemark.

Pour nous qui résidons en Terre Catalane, ce pays nous parait loin de tout et noyé dans les brumes. Partons à sa découverte et nous verrons bien.

Les hivers sont très froids avec des journées courtes ; en décembre le soleil se couche à 15 heures. En revanche, en été, les journées ensoleillées s’allongent… Depuis 1849, le Danemark est une démocratie parlementaire ; la constitution a été améliorée en 1866, puis en 1953 ; le monarque, actuellement la reine Margrethe II, n’exerce qu’un rôle symbolique.

Quelques chiffres sur le Danemark. (2021)

Population : 5,8 millions d’habitants
Superficie : 42.924 km² (il convient d’ajouter le Groenland peu peuplé)
PiB : 314 milliards d’euros
PiB par habitant : 56.148 euros
Nombre de communes : 98

Comparons avec l’Occitanie 

Population : 5,9 millions d’habitants
Superficie : 72.724 km²
PiB : 171 milliards d’euros (2020)
PiB par habitant : 29.487 euros (Chiffres 2018)
Nombre de communes : 4.454

Rappel Catalogne: 7,5 millions d’habitants – 32.108 km² – PiB 285 milliards d’euros (en 2018) – PiB par habitant : 30.481 euros
Si l’hymne est déjà de bon augure, il s’ensuit des valeurs qui modèlent la nation. 

Les cinq valeurs instaurées au Danemark 

1 – La modestie. Les Danois ne croient pas qu’ils sont meilleurs que les autres. Ils ne sont pas là pour donner des leçons. Dans l’entreprise, ils ne cherchent pas à impressionner leurs supérieurs et à « jouer du coude » pour grimper les échelons. Il s’ensuit que les Danois se satisfont de ce qu’ils ont… et si le résultat est là , la plaisir est immense.

2 – L’esprit d’équipe. Plutôt que la gloire personnelle, les Danois préfèrent l’esprit d’équipe et la cohésion sociale. A l’école, on n’enseigne pas l’élitisme qui s’appuie sur l’accumulation de connaissances ; chaque élève se sent valorisé par rapport à ses propres compétences et sa personnalité. Chaque personne réalise ainsi qu’elle a une place et une utilité dans la société. Dans l’entreprise, les Danois savourent en équipe leurs succès. La hiérarchie au Danemark n’a rien à voir avec la hiérarchie française. Les Danois s’inspirent du système coopératif ; les « managers » sont là pour coacher leur équipe, leur donner la marche à suivre et les encourager. Ils ne donnent pas d’ordre ; ils assurent le suivi des projets en laissant une grande autonomie. 

3 – L’autonomie. Les principes d’autonomie personnelle et d’émancipation jouent beaucoup sur le bien-être des Danois au travail. Ainsi, moins bridés par la peur de l’échec, les Danois n’hésitent pas à faire preuve de « culot », de courage et d’aplomb.

4 – Le « hygge ». « C’est une notion danoise, difficile à expliquer », confie un journaliste ; il s’agit de quelque chose d’intime et de chaleureux. Par exemple, décorer son bureau de plantes, de dessins et de cartes, c’est « hygge ». Faire preuve de bienveillance envers ses collègues de travail en se montrant sympathique, ouvert et disponible.

5 – L’équilibre entre vie familiale et professionnelle. 

Travailler 12 heures par jour et apporter des dossiers à la maison pour le week-end? Ce n’est pas pour les Danois. Les entreprises jouent le jeu : horaires flexibles, télétravail, vacances, etc.

Quelques témoignages…

Selon Jeffrey Sachs. Cet économiste américain est professeur à l’université de Columbia explique : « le degré de confiance des citoyens est élevé, les inégalités sont faibles et la confiance dans le gouvernement est haute ».

Selon des écrivains danois. « Le fait d’avoir des racines profondes et une identité très forte compte aussi beaucoup pour être bien dans ses baskets. La famille royale est très populaire. » Ici, on a confiance dans l’avenir. Un historien ajoute : « Au Danemark, l’Etat et l’individu ne font qu’un, ils ont les mêmes intérêts. En France, vous vous êtes construits contre l’Etat, contre la religion. Nous, nous avons l’impression de marcher ensemble vers le même but. L’Etat est un ami qui veut le meilleur pour nous. Résultat, on colle à la loi, on ne triche pas. Si quelque chose ne va pas, on le change. Nous avons été élevés avec l’idée que nous sommes maîtres de notre destin. » 

Selon l’écrivain Malène Rydahl. « Le respect de l’autre et la solidarité sont inculqués dès l’enfance au Danemark ; et aussi l’estime de soi et la construction de la personnalité plutôt que l’élitisme. La religion occupe une place importante dans l’éducation puisque 95% de la population est luthérienne. De plus, 70% des jeunes de 13 à 17 ans ont un emploi l’après-midi ce qui leur permet d’acquérir une autonomie financière. »

Venons-en à l’école.

L’enseignement est gratuit. L’école (Folkeskole, c’est-à-dire « école du peuple ») accueille les jeunes enfants dans des crèches et des jardins d’enfants très nombreux. Jusqu’à l’âge de 14 ans, les élèves ne sont pas notés. Ce sont les élèves qui nettoient leur classe. Les jeunes gens suivent leur scolarité dans des groupes-classes d’une vingtaine d’élèves ; ce groupe est la plupart du temps identique durant les neuf ans qui suivent et avec le même professeur dans la matière. 

Dans la classe, les tables ne sont pas alignées, mais en U ou en îlots. Ce système (démilitarisant) favorise les échanges et bonifie la mise en place du consensus qui aboutit à la réussite. Le caractère intimidant que l’on peut connaître dans les écoles françaises n’existe pas au Danemark ; les élèves appellent le professeur par son prénom. Il s’ensuit que les jeunes Danois se montrent très créatifs… Nous allons vérifier par les statistiques.

Une économie prospère

Quelques mots sur l’agriculture, et ensuite nous passerons aux entreprises importantes.

Agriculture. Elle pèse pour 1% du PiB et le secteur agroalimentaire 10%. Céréales, élevage (porc, bœuf, volailles) et la pêche. Le Danemark est le premier exportateur européen de poissons et de fruits de mer. La législation sur le bien être animal est très exigeante. Le Danemark est le plus grand producteur mondial de semences de graminées.

  • Maersk. C’est la plus importante entreprise danoise ; c’est la première compagnie maritime et le plus grand armateur de porte-conteneurs du monde. Ajoutons construction navale, prospection gaz et pétrole, commerce de détail et transport aérien.
  • Danish Crown. Cette coopérative est un producteur de viandes qui assure le conditionnement sous emballage dans des usines ultramodernes ; elle vient d’inaugurer une succursale en Chine. 
  • Lego

Le jeu de construction est pratiqué dans le mode entier. La société installe des parcs de loisirs les « Legoland ».

  • Peter Bang et Svend Olufsen (B&O)

Ces deux hommes passionnés d’acoustique développent des produits audio, amplificateurs, haut-parleur, gramophones, 

matériel d’enregistrement sonore de cinéma. 

B&O équipe des modèles haut de gamme : Mercedes, BMW, Audi, Aston Martin, Ford…

  • ISS services

Il est le leader mondial du « facility services » : propreté, logistique et production, management (courrier, factotum, multi technique…) présent dans une cinquantaine de pays, dont 22.000 employés en France.

  • Velux. La fenêtre de toit est inventée en 1942. Velux exporte dans une quarantaine de pays ; Velux possède des usines de production dans onze pays (dont quatre en France)… Velux est devenu un nom générique, même si le produit n’est pas de la marque.
  • Grundfos. Cette entreprise s’est spécialisée dans les pompes. Elle produit 16 millions de pompes, soit 50% du marché mondial.
  • Vestas

Cette société fabrique des éoliennes. Elle en a installé plus de 60.000 dans le monde ; soit 20% du marché mondial ; pour l’instant, elle fait mieux que la Chine. Elle possède des usines à l’étranger : récemment aux Etats-Unis (Californie) et en Espagne (Galice). Vestas termine la construction d’une éolienne de 280 mètres de haut, aux pales de 115 mètres : elle suffira à la consommation de 20.000 foyers.

  • Carlsberg

En 1840 que le jeune Jacob Jacobsen décide de produire sa bière. Carl, le prénom de son fils, lui donne l’idée de « Carslberg ». Quatrième brasseur au monde. Aujourd’hui le groupe Carlsberg brasse 483 bières différentes comme Tuborg, 1664, Grimberger, Kronenbourg. Le groupe a acheté des brasseries en Chine et en Russie.

3 –  Faisons le bilan de ces deux annonces publiques :

celle du clairon et celle de la flûte !

Les statistiques sont difficiles à découvrir : les sommes sont-elles calculées du point de vue nominal, PPA, etc. 

J’ai essayé donc de conserver la même unité de mesure pour garantir les comparaisons.

Rappelons quelques chiffres (2021)

France ? PiB : 2.574 milliards d’euros
PiB par habitant : 39.496 euros (20ième mondial)

Danemark ? PiB : 314 milliards d’euros
PiB par habitant : 56.148 euros (6ième mondial)
Le pouvoir d’achat est supérieur au Danemark.

Classement mondial indice de l’innovation (2021)
Publié par OMPI (organisation mondiale de la propriété intellectuelle) sur 80 critères

9ième – Danemark 11ième – France

Classement mondial indice de la compétitivité (2021)

4ième – Danemark 19ième – France

Classement pour la formation pour des études à l’étranger

7ième – France 8ième – Danemark

Chômage (2021)

Danemark  4,6%   France  7,7%

Zone euro : 7,6%

Chômage chez les moins de 25 ans

Danemark  9,6% France  19,2%

Zone euro : 15,9%

Taux d’emploi de 15 à  64 ans

Danemark 75%    France 65%

Efficacité de l’administration

Certes tous les pays doivent répondre à une demande croissante des citoyens en matière de sécurité, de protection des générations futures et de l’application du principe de précaution… Mais la France bat tous les records : à ce jour, ce sont 400.000 textes réglementaires et circulaires qui paralysent tout projet. 

Un seul exemple. Dominique Maillard, président de RTE (filiale EDF qui est responsable du réseau de transport de l’électricité), constate qu’avant de pouvoir débuter la construction d’une ligne à haute tension, il faut…

2,5 ans en moyenne au Danemark      mais…      6,5 ans en moyenne en France.

L’efficacité de l’administration française est au fond des classements :

2012-2013 : 126ième sur 144 pays (selon World Economic Forum)
2013-2014 : 130ième sur 144 pays (selon Global Competitiveness Report)
2014-2015 : 121ième sur 144 pays (selon Global Competitiveness Report)

Il a été estimé que, en France, une réduction des charges administratives de 25% pourrait engendrer des économies de l’ordre de 15 milliards pour les entreprises.

En plus des 400.000 normes, le Code du Travail français gonfle d’année en année…de quoi étouffer l’initiative et décourager l’entrepreneur. 
En 2021, il compte 3.900 pages et pèse 1.574 grammes.

Au Danemark, le Code du Travail est très simplifié avec peu de règles. Aucune loi pour régir le salaire minimum, le temps de travail, ni même le droit de grève : l’essentiel de la réglementation est le fruit de conventions collectives. Les syndicats ne sont pas politisés comme en France : « Nous voulons que les conventions répondent le mieux possible aux besoins des employés ». Il s’ensuit que 80% des employés sont syndiqués. Selon le directeur de la filiale Vinci installée au Danemark : « il n’y pas de notion de demande administrative de licenciement, on n’a pas besoin de présenter des plans sociaux ». Si le licenciement est très facile, les indemnités de chômage sont généreuses (90% du salaire pendant deux ans) et on retrouve rapidement du travail dans ce pays où le taux de chômage est très bas : c’est le principe de la « flexisécurité » mise en place par l’Etat en concertation avec les syndicats. 

Classement qualité de la justice (2020)

1er – Danemark 23ième – France

Les procédures judiciaires sont très longues en France ; en première instance, un Français devra attendre 304 jours, au Danemark 19 jours.

Classement mondial des Etats concernant 

les meilleurs systèmes de santé (2021)

Résultats de la 13ième édition de l’Institut Legatum par sa branche « Business Insider » basé à Londres. Cette organisation a comparé plus de 100 variables (avec neuf sous-catégories) pour dresser ce classement : santé mentale et physique, infrastructures dans la santé et disponibilité des traitements de prévention…. 

8ième Danemark 16ième France

Qualité du système éducatif

Il existe beaucoup (trop !) de classements sur ce sujet. Cependant, dans tous ces divers classements, le Danemark est soit 3ième soit 4ième et la France se situe entre 14ième et 20ième 

Indice de corruption dans la Communauté Européenne (2020)

1er – Danemark (moins corrompu)   23ième – France

Les langues « dites régionales »

* Au Danemark. Le pays a signé et ratifié la Charte Européenne des Langues Régionales en 2000. Plusieurs langues sont ainsi protégées et enseignées : le féroïen (îles Féroé), le groenlandais (dans le Groenland habité par 54.000 Inuits), l’allemand parlé par 20.000 Allemands installés depuis le traité de Versailles dans le sud du Danemark ; cette population gère ses propres écoles primaires où l’allemand est la langue principale d’enseignement. Quant à l’anglais, les jeunes enfants doivent l’apprendre obligatoirement jusqu’à la cinquième année.

* En France. L’Etat Français refuse de ratifier la Charte Européenne, prétextant que la français est la langue de la République Une et Indivisible. Ainsi Catalans, Occitans, Basques, Corses et Alsaciens dépensent une énergie folle pour arriver à faire survivre leur langue… de quoi épuiser les plus courageux ! Alors que c’est évident ailleurs.

  • Bilan. On peut dire objectivement que la France, dans ce domaine, fait partie des derniers de la classe en Europe (comme l’Italie, la Moldavie, la Macédoine, l’Azerbaïdjan),  avec un entêtement incroyable malgré les critiques de l’Union Européenne.

Classement mondial des Etats par l’indice du BONHEUR

Comme pour une personne, nous ne pouvons pas « réduire » un pays en formules mathématiques. Un pays n’est pas uniquement une série de statistiques. Cependant elles permettent une approche sérieuse. Pour bien connaître un pays, il est préférable de se plonger dans la vie quotidienne et nous découvrons alors les vrais rapports entre les personnes. Ainsi, vous pouvez habiter l’un des pays qui vous paraissent « grands »… mais vous sentir malheureux ou seul. Comment définir le « bonheur » ? En fait, on peut dire que l’on est heureux quand on a :

  • le sentiment d’être libre et autonome
  • le sentiment d’être utile
  • l’estime de soi
  • des liens forts avec les proches

Plusieurs classements sont  publiés, ci-dessous je vous en propose quatre.

1 – Classement indice du bonheur selon « Globeco »

L’indice est calculé à partir de quatre groupes de critères : 

1 – paix et sécurité. 
2 – liberté, démocratie, droits de l’homme. 
3  – qualité de vie. 
4  – recherche, formation, information, communication, culture. 

Danemark ?  3ième  France ?  19ième 

2 – Classement indice du bonheur selon « World Happiness Report NetworkUnited Nations Sustainable Development » – 2020

Danemark ?  2ième   France ?  25ième

3 – Classement indice du bonheur selon « Université Erasmus Rotterdam » suivant 953 critères. Organisé par le chercheur Ruut Veenhoven dans 95 pays sur les 25 dernières années.

Danemark ?  1er France ?  39ième

4 – Classement indice du bonheur selon Université « Leicester ». 

Echelonné sur 100 études regroupant 80.000 personnes, selon les critères : santé, richesse, accès à l’éducation, identité nationale, beauté des paysages.

Danemark ?  1er France ?  62ième  

Moralité

Voilà de quoi alimenter les conversations sur l’intérêt

des petits pays où les dirigeants ont choisi

le bien-être des personnes…


Amics per sempre…..   Fins aviat ….  Dimecres…… Joan  Villanove