Història - Joan Villanove - Non classé

Le peuple franc ?

Ames sensibles s’abstenir…

1 – Les Gaulois ?

Contrairement à l’histoire enseignée dans les écoles, la Gaule n’est pas le Pays des Celtes mais une conception administrative romaine « Gallia transalpina ». A partir de là, les « gouvernants français » ont osé écrire que ses habitants étaient les « Gaulois » et qu’ils formaient un peuple homogène. Or, voici comment Jules César décrit sa conquête :

« Le Pays Gaulois dans son ensemble est divisé en trois parties : l’une est habitée par les Belges, une autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur propre langue sont appelés Celtes. Tous ces gens diffèrent les uns des autres dans la langue, les institutions et les lois. »

Il s’ensuit que la carte des Pays des Gaules décrite par les Romains dépasse largement les limites de l’hexagone actuel ; il faudrait y ajouter la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et une partie de l’Allemagne.

2 – Les mœurs des Francs.

La généalogie peut-elle nous aider à comprendre la destinée d’une famille ? Existe-t-il des héritages difficiles à porter ? Réussites ou échecs, choix funestes ou orientations heureuses, semblent se répéter indéfiniment au sein d’une même famille…comme une fatalité.

Et maintenant, une métaphore. Imaginez que vous vous trouvez sur le sommet d’une montagne enneigée. Une boule de neige à la main, vous désirez la lancer et vous regardez les quatre horizons. De quel côté ? Ici des rochers. Là des arbres. Ailleurs, plus bas une maison. Et là, au loin une rivière. Vous savez que, dès que la boule sera lancée, elle va rouler, grossir et dévaler la pente jusqu’à devenir une énorme sphère de neige. Quoiqu’il arrive, devenu simple observateur, vous ne pourrez ni l’arrêter, ni modifier sa direction. Ainsi, par sa course, soit elle sera bien née et apportera des bienfaits ; soit elle filera inexorablement vers un drame. Quelle direction vont choisir les Francs ? Comme pour la boule de neige, leurs premiers mouvements annonceront le cadre dans lequel va naître et se développer leur royaume, pour des siècles et des siècles.

Vers l’an 400, les peuples que l’on appelle « barbares » franchirent le Rhin et occupèrent l’espace de l’Empire Romain d’Occident. Les Angles s’installèrent sur une île, et cette terre portera le nom d’Angle-Terre ; les Wisigoths occupèrent la péninsule ibérique et une partie de la région que nous appelons aujourd’hui Occitanie.

Restent les Francs ; leur nom viendrait du fait qu’un certain nombre d’entre eux était des mercenaires de Rome, donc « affranchis » d’impôts. Les Francs ne constitueraient pas un peuple uniforme, mais un ensemble de militaires vivant sous un statut spécial. Disons-le tout net, leur réputation était abominable : ardeur au pillage, férocité, mauvaise foi. Bien qu’étant un écrivain controversé, Vopiscus écrivit que les Francs méprisaient leur serment et éclataient de rire en les violant. Salvien, qui se fit prêtre en 430, les traite de peuple de menteurs et sans foi. Au IV° siècle, Libianus, auteur de onze volumes d’histoire, raconte que les Francs ne pouvaient supporter la servitude… or, ils se croyaient réduits à la servitude dès qu’ils ne trouvaient personne à piller… « Ils regardent la paix comme la servitude la plus dure ». Eginhard, biographe de Charlemagne, auteur de 1.500 lettres envoyées à l’empereur et aux évêques, est catégorique : « vous pouvez avoir un Franc pour ami… mais ne l’ayez jamais comme voisin ». Au IVe siècle, Nazaire nous représente les Francs comme les plus cruels de tous les barbares ; ce peuple est plongé dans toutes sortes de vices. Eusèbe, au IVe siècle, compare les mœurs des Francs à celles des bêtes féroces. Sidoine Apollinaire au Ve siècle, préfet romain puis évêque, décrit la stature de leur corps, leur force, leur agilité, leur ardeur dans le combat. Au VIIe siècle, Isidore, évêque de Séville, pensait que les Francs doivent leur nom à leur caractère : « il est certain que leurs mœurs sont corrompues et que leur naturel est très féroce ».

3 – Qui était Clovis ?

Il était un chef de guerre. Il fixa sa résidence à Paris en 486. Ce lieu avait été choisi pour être la capitale, non pas d’un pays, mais d’un empire à construire. L’empire ? Ce sera l’obsession acharnée des Francs et de leurs successeurs : rois, républicains et empereurs. Aux alentours de Paris, il y avait d’autres chefs, cinq ou six, parents proches ou éloignés de Clovis.

L’un d’eux, Chararic dominait les Morins (région voisine de la Belgique actuelle). Clovis vint auprès de lui, et par trahison, le fit prisonnier avec son fils. Aussitôt, il fit raser leur chevelure, qui était chez les Barbares le signe d’autorité du chef. Mais les deux prisonniers laissèrent pousser leurs cheveux. Lorsque Clovis l’apprit, il fit couper la tête des deux imprudents et s’empara définitivement de leur territoire.

Un autre, Sigibert était le chef de la région de Cologne. Il avait aidé Clovis à combattre les

Alamans ; frappé au genou, cette blessure le faisait boiter. Clovis envoya un messager secret auprès de Chlodéric, le fils de Sigibert ; il lui glissa dans l’oreille : « ton père commence à se faire vieux, et il boite ; s’il mourrait tu hériterais de son territoire et tu gagnerais l’amitié de Clovis ». Alors, le jeune homme fit égorger son père pendant une promenade. Il informa Clovis de la réussite du projet ; pour le remercier de l’avoir si bien conseillé, Chlodéric lui demanda d’envoyer des hommes de confiance pour choisir quelques belles pièces dans ses trésors ; lorsqu’ils arrivèrent à Cologne, les messagers fendirent la tête de Chlodéric d’un coup de hache. Clovis s’empara du territoire et des trésors.

Dans la région de Cambrai, régnait un autre chef de tribu Ragnachaire. Clovis prétendit qu’il avait des mœurs déréglées. En secret, il corrompit les Leudes (la garde rapprochée de Ragnachaire) en leur faisant miroiter des présents en or dans un coffre : bracelets, baudriers, ceinturons et autres bijoux. Dès lors, Clovis et son armée purent marcher sur Cambrai : Ragnachaire, abandonné par les siens, fut fait prisonnier tandis que son frère Richaire fut rattrapé dans sa fuite. Les deux hommes mains liées dans le dos furent présentés à Clovis. Accusés de lâcheté, Clovis les fit égorger sur place. Au moment de la remise de la récompense qui remplissait le coffre, les Leudes firent remarquer qu’ils étaient payés avec des bijoux de peu de valeur, non en or, mais en cuivre. Ce à quoi Clovis répondit : « ceux qui volontairement livrent leur maître à la mort doivent être récompensés avec de la fausse monnaie ».

Rignomère, un autre chef de tribu, régnait dans le territoire du Mans. Clovis le fit égorger ainsi que sa femme et ses enfants afin qu’ils ne puissent revendiquer une quelconque part.

En fait, les armées de Clovis ne dépassaient pas les trois ou quatre mille hommes, mais leur réputation et leur férocité les rendaient imbattables. On ne comptait plus ses concubines, ses bâtards, ses esclaves, ses domestiques, ses otages, ses prostituées, etc. Tout autour de lui gravitait une cour avide de richesses.

Nous pourrions poursuivre sur des pages entières la liste des assassinats, des rapacités, des vols et des turpitudes des Francs.

Remarquons que l’histoire de France
« officielle » ose écrire que Clovis avait procédé à des « annexions »

Si l’on en croit la petite histoire, le clergé lui fit miroiter tous les avantages qu’il obtiendrait s’il se convertissait… mais, l’Eglise y gagnerait aussi !

Ainsi, Clovis fut baptisé à Reims par « Rémi »,
un évêque, le jour de Noël ( ! ) autour de l’an 500

Aucune source connue ne mentionne la cérémonie du sacre de Clovis : baptisé oui, sacré non ! Au début du IXe siècle, c’est l’archevêque Hincmar qui lança la légende du sacre… et qui fut transformée en fait historique. De Rémi, on ne sait rien. Il n’est pas mentionné dans aucun des conciles ecclésiastiques « gaulois ». Ses lettres personnelles sont perdues ou apocryphes. Le « grand testament de Rémi » est apocryphe, avec plusieurs versions. Une lettre, qui félicitait le pape Jean Ier pour son élection en 523, est, elle aussi, apocryphe. Miracle : son corps serait conservé intact.

Or, Clovis n’était qu’un chef de guerre à la tête de mercenaires ; il s’était imposé par la force, le crime et l’hypocrisie sur des régions habitées par les Romains, les Alamans, les Burgondes, etc. Il n’était l’élu d’aucun peuple, d’aucune ethnie… et certainement pas des peuples qu’il opprimait sans pitié. Malheureusement, l’Eglise en glorifiant ce « sacre digne d’un roman » devra couvrir toutes ses exactions et celles des successeurs.

Le mythe Clovis se met peu en peu en place

Clovis, toujours aussi féroce, pouvait conquérir en toute impunité et
l’Eglise en profitait aussi !
En 502, Clovis décida de faire construire l’église sainte Geneviève à Paris.

Il y avait durant cette période mouvementée un observateur attentif qui prétendait être l’héritier de l’Empereur Romain d’Occident : Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths dans la péninsule italienne, protecteur du philosophe Boèce. Il avait instauré un état s’appuyant sur le droit tout en favorisant les arts. Il écrivit à Clovis :

« …un grand guerrier quand il est vainqueur doit faire preuve de miséricorde
à l’égard de ses ennemis défaits… ».
C’est un conseil de clémence que Clovis était incapable de comprendre.

4 – Revenons aux mœurs.

Les lois des Francs étaient transmises oralement par des conseillers. Il semble que ce soit Clovis, chef de la tribu des Francs Saliens, qui ait demandé de les écrire ; elles comptent 71 chapitres. Ce code est pour l’essentiel un tableau des amendes ou indemnités destinées à compenser un vol, une blessure, un crime. Elles indiquent le montant à payer à la victime ou à sa famille. Le Franc peut commettre les pires méfaits, égorger son prochain, lui couper les pieds et les mains, le jeter vivant au fond d’un puits, l’écarteler… il ne risque qu’une amende. Comment trouver des ressources? En pillant ses voisins.

Soulignons la place principale prise par l’homme : héritage, maléfice, adultère… tout est au détriment de la femme. A titre d’exemple, la femme adultère est abandonnée de tous et, si elle a déserté le foyer conjugal, elle est enterrée vivante dans la boue… mais, avouons que dans d’autres contrées ce n’était guère mieux.

Avec le baptême, le mythe des Francs prend forme peu à peu. Voyons un article de la Loi Salique, orale au début, et écrite probablement au VIIe ou du VIIIe siècle. Son Prologue laisse pantois.

« La nation des Francs, illustre, ayant Dieu pour fondateur, forte sous les armes, ferme dans les traités, profonde en conseil, noble et saine de corps, d’une blancheur et d’une beauté singulière, hardie, agile et rude au combat ; depuis peu convertie à la foi chrétienne, pure de toute hérésie… »

Ainsi, c’est Dieu – lui-même – qui a fondé la nation des Francs ! Et tous les Rois des Francs répéteront et clameront que Dieu est le fondateur de la nation des Francs ; c’est sous Philippe Auguste, à partir de 1204, que le Royaume des Francs prendra le nom de Royaume de France ; du statut de roi de plusieurs groupements de femmes et d’hommes, on passe à roi d’un concept géographique sans tenir compte des différences ethniques : la loi sera la même pour tous, sans aucune différence. Chose inimaginable auparavant. Désormais, tout est permis pour ces souverains qui n’auront à rendre compte de leurs actes qu’à Dieu. Ils vont gouverner par Ordonnances ; il n’y aura pas d’assemblée de députés élus capables de contrepouvoir. Pourquoi un contrepouvoir ? N’est-ce pas Dieu qui inspire les rois ? Et Dieu ne se trompe pas. Ainsi, encore de nos jours, la France est toujours à la recherche du grand homme capable de la sauver. Les Républicains prendront le relais de ce principe gravé dans le marbre : la France est éternelle, intouchable et protégée.

En août 1539, le roi François 1er signe une ordonnance de 192 articles dans son château de Villers-Cotterêts.

La langue d’oïl (c’est-à-dire le français) qui n’était comprise et parlée que par une toute petite minorité est fortement conseillée, malgré les ambigüités du texte. Les autres langues perdent leur place sous le silence des dirigeants des « provinces ».

Force reste à l’Ordonnance royale.

5 – Les successeurs de Clovis.

Clovis partagea son vaste territoire entre ses quatre fils : Théodoric, Childebert, Chlodomère, Chlothachaire. Ils héritèrent des terres de leur père et aussi de ses « qualités » : fourberie, avidité et férocité. Quelles atrocités pouvons-nous décrire ? Nous avons l’embarras du choix.

Un jour Théodoric reçut une proposition. Hermenfred, un roitelet de Thuringe, vint lui demander de l’aide pour éliminer son frère Bauderic. Passons sur les trahisons : Théodoric fit égorger Hermenfred avec sa femme et ses enfants et il s’empara de ses terres. En 580, Austrechilde, son épouse qui était tombée malade, avait prévenu que si elle ne guérissait pas, ses deux médecins seraient exécutés… ils furent enterrés à ses côtés.

Même histoire avec d’autres. Chlothachaire sera décapité un peu plus tard sur ordre de Théodoric et sa tête fut portée sur une pique dans les rues de Paris. Chilpéric, l’un des fils, envoyait des ordonnances à ses juges et familiers ; elles se terminaient toujours par ces mots : « si quelqu’un s’écarte de mes ordres, qu’on lui arrache les yeux ». En 575, avec la complicité de Frédégonde son épouse, Chilpéric supprime son frère Sigebert. Neuf ans plus tard, Frédégonde fait assassiner son mari Chilpéric. Puis, elle envoie un homme pour égorger sa belle-sœur Brunichilde. Comme il échoua dans sa mission, Frédégonde lui fit couper une main et un pied. Cette Brunichilde, alors âgée de 70 ans, fut arrêtée par son neveu qui l’accusait d’avoir fait périr dix chefs francs. Elle fut suppliciée pendant trois jours, pour finalement périr écartelée.

Parmi des centaines d’autres turpitudes des premiers souverains Francs, nous venons d’en survoler quelques-unes.

6 – Le « bon roi Dagobert » roi de 629 à 639.

Certes, l’époque sombrait plus ou moins dans la violence, mais pour lui, les assassinats étaient des actes ordinaires. Il engagea une guerre sans fin contre les Saxons ; il tua leur chef Berthoald et dévasta la Saxe ; il ordonna le massacre de tous les habitants qui seraient plus grands que la longueur de son épée. Il lança d’autres guerres contre les Bretons, les Wisigoths, les Lombards, les Slaves. Entouré d’une cour de prostituées, il jeta ses désirs sur Bertilde ; mais elle était mariée ! Peu importe, pour ne pas sombrer dans l’adultère, il fit assassiner son mari : il restait ainsi bon chrétien. Une autre fois, il fit décapiter son demi-frère ; puis, en une nuit, il fit égorger huit ou neuf mille Bulgares chassés de leur pays et qui étaient venus lui implorer sa protection. Quand un suspect se présentait devant lui, il lui souriait et lui assurait qu’il ne toucherait pas un cheveu ; il lui demandait de se mettre à genoux et d’implorer le pardon ; c’est alors que Berthaire, le bourreau, lui tranchait la tête d’un seul coup… sans toucher un cheveu.

Avec Dagobert, on se demande si la férocité de ses prédécesseurs est héréditaire. Récemment, lors d’une émission d’histoire à la télé, on n’a pas hésité à dire que « Dagobert était le ferment de la France ». Là nous touchons au mythe de la France déjà inscrite dans l’éternité… dès le VII° siècle ! Or le mot « France » n’existait pas à cette époque.

7 – Et les juifs ?

En 533, Childebert, un fils de Clovis, ordonna aux juifs de ne pas se déplacer le dimanche et il ajouta que s’ils ne se convertissaient pas au christianisme, ils seraient expulsés ; cette date est considérée comme le premier bannissement des juifs dans le Royaume des Francs. En 582, Chilperic I°, nouveau roi des Francs, avait pris un édit qui imposait « à tous les juifs de Paris d’être baptisés sous peine d’avoir les yeux crevés et qu’il viendrait lui-même assister au châtiment ».

En 629, Dagobert demanda aux juifs qui habitaient rue de la Juiverie de se convertir au christianisme. Ceux qui refusèrent furent expulsés en 633. Ils se réfugièrent alors dans la vallée du Rhin et en Provence. Ce fut donc la deuxième expulsion. Un historien contemporain écrit :

« Les souverains francs sont chargés de vices bas et atroces et dépourvus de toute vertu sociale ; ils représentent la honte et le fléau de l’espèce humaine ». 

Souvenez-vous que Pétain accordait à ses « courtisans » une médaille qui représentait la « Francisque » l’arme de guerre des Francs ! Une référence pour celui qui avait instauré l’Etat Français, ami des nazis. Une décoration douteuse pour les nombreux Français qui l’ont obtenue.

Par leurs comportements féroces, peut-on affirmer qu’ils étaient dignes de porter une couronne : roi de Neustrie, d’Austrasie, de Bourgogne, etc. ?

8 – Charlemagne a régné pendant 46 ans.

Si l’on en croit ses biographes, l’an 790 est à marquer d’une pierre blanche : cette année-là, il ne fit aucune campagne militaire ! Guerre qu’il pratiquait chaque année du printemps à la fin de l’été. Mais dans l’Europe qu’il avait vaincue, un peuple l’obsédait : les Saxons. Ils habitaient le nord de l’Allemagne actuelle. Ils refusaient de se convertir au christianisme. Voici le Capitulaire des Saxons (785) qui fait froid dans le dos : « Quiconque, par mépris pour le christianisme, refusera de respecter le saint jeûne de Carême et manger alors de la chair, sera mis à mort. Quiconque livrera aux flammes le corps d’un défunt, suivant le rite païen, et réduira ses os en cendres sera mis à mort. Tout saxon non baptisé qui cherchera à se dissimuler parmi ses compatriotes et refusera de se faire administrer le baptême, sera mis à mort… Tous les enfants devront être baptisés dans l’année ».

Lors d’une seule expédition, les troupes franques de Charlemagne coupèrent la tête de 4.500 Saxons qui étaient restés fidèles à leur croyance. Finalement après avoir résisté à plus de trente expéditions militaires, les Saxons se convertirent. Oui, l’Eglise y gagnait.

Un jour, Charlemagne apprit que des nobles complotaient contre lui. Après une explosion de colère, il leur accorda son pardon. Il leur promit qu’ils ne le verraient plus en colère s’ils allaient prier à l’église ; à la sortie du sanctuaire… Charlemagne leur fit crever les yeux.

L’empire de Charlemagne.

Bleu : le royaume franc à la mort de Pépin le Bref (758)
Marron : conquêtes de Charlemagne (758-814)
Jaune : Etats tributaires

Après chaque campagne militaire, le valeureux Charlemagne revenait avec des chariots chargés d’or, d’argent, de pierres précieuses, de tissus…

Moralité…

Certains d’entre vous peuvent penser qu’il s’agit d’un temps lointain qui n’a aucune incidence sur notre quotidien. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre monde. En quoi le passé serait-il encore « actif » de nos jours ?

Camille Pascal, ancien conseiller de ministres et d’un président de la République, clamait sur une chaîne de télévision : « La France est une invention politique et théologique de l’Eglise catholique ». Il s’ensuit que toute personne qui doute de la France… doute de Dieu !

Ainsi, la France est intouchable.

Cela explique ou justifie toutes les guerres de religions contre le judaïsme, l’islam, le catharisme, le protestantisme, l’anglicanisme… et les « patois » !

Et la férocité et la brutalité des Francs ? Nous les retrouvons dans une citation d’Alain Peyrefitte (1925-1999) ; ce gaulliste a dirigé sept ministères.

« L’histoire de la France est celle d’une longue guerre civile, pleine d’assassinats, de charges de police et de déraison ».

Revenez à ma métaphore de la boule de neige qui dévalait la pente… pendant des siècles sa direction n’a pas changé. Ainsi, depuis le départ, le territoire qui, aujourd’hui, porte le nom de « France », a une gouvernance guerrière. La France est éternelle, intouchable et protégée par Dieu son fondateur. Les Républicains prendront le relais de ce principe gravé dans le marbre. Souvenons-nous que, en 1986, le nuage radioactif de Tchernobyl avait évité la France.

Exemple récent. Lors de son allocution du 16 mars 2020, le Président a martelé : « Avec le virus, nous sommes en guerre » (ce mot « guerre » est prononcé sept fois)… « C’est la mobilisation générale »… certains seront « en première ligne »… Il s’agit d’un vocabulaire belliqueux.

Et puis ce qui semble être une tragédie franco-française « Un 14 juillet sans défilé militaire ! » En fait, c’est ce qui se passe dans les autres pays lors de leur Fête Nationale.

Mais, rien ne nous empêche
d’espérer un monde apaisé…
malgré tout.

Joan Villanove