Opinions - Procès de la démocratie

Carles Puigdemont appelle à refaire l’unité

Dans un nouveau livre, Carles Puigdemont appelle à refaire l’unité et à se préparer pour une nouvelle confrontation

Dans un livre qu’il vient de publier depuis son exil belge, l’ex président de Catalogne, Carles Puigdemont, après avoir analysé la situation, appelle les indépendantistes à refaire l’unité politique et à se préparer à une nouvelle confrontation avec l’État espagnol. Dans un petit ouvrage intitulé Re-Unim-nos. Reflexions sobre el retorn a la unitat (Ré-Unissons-nous. Réflexions sur le retour à l’unité), le président démis par Madrid et exilé à Waterloo encourage les partis indépendantistes –Junts per Catalunya (le sien), Esquerra Republicana de Catalunya, la CUP- et au-delà les entités de la société civile et les citoyens catalans à recomposer l’unité d’action, seul moyen pour lui d’affronter la répression espagnole. Puigdemont évoque la nécessité d’une « direction coordonnée et déléguée en capacité de maitriser les inévitables tensions, une direction ‘alliée’ », de manière à ce que cet « état-major indépendantiste soit en mesure de conduire la nouvelle confrontation » qui ne manquera pas d’avoir lieu et qui est jugée indispensable et inévitable pour arriver à l’objectif de l’indépendance. Pour Puigdemont « le réalisme politique exclut actuellement toute possibilité de solution négociée avec l’Espagne » qui se refuse à tout dialogue et se trouve coincée sur une ligne 100% répressive.

La « confrontation » telle que l’entend le président catalan est un « affrontement sur le long terme, qui aura des phases actives et d’autres de faible intensité. C’est une confrontation qui ne pourra être gagnée qu’en conjuguant le langage et les outils du 21ème siècle ». Pour Puigdemont, l’idée de confrontation n’est pas agréable mais c’est le seul chemin possible. « Il sera long, douloureux et désagréable, mais si nous nous préparons bien et nous sommes bien conscients de l’enjeu, la possibilité de franchir le mur que nous oppose l’Espagne est bien réelle ». Selon le président exilé, « il faut travailler avec la réalité, pas dans la fantaisie et les formules magiques ; aujourd’hui nous savons que le dialogue, la négociation, un accord pour un référendum sont pures illusions ». Puigdemont se demande s’il était judicieux de voter en faveur de la motion de censure pour renverser Rajoy et investir Sanchez dans la mesure où les socialistes ont exactement la même position répressive que le PP. Pour lui, aujourd’hui la situation des indépendantistes n’est pas meilleure qu’avant le gouvernement socialiste.

Jordi Cuixart depuis la prison demande en vain à rencontrer Pedro Sanchez

Le président de I’association Òmnium Cultural, Jordi Cuixart, emprisonné depuis bientôt deux ans, pour avoir manifesté lors de perquisitions de la police espagnole dans les locaux du gouvernement catalan en septembre 2017 (accusé pour cela de rébellion, de sédition et qui encourt 20 ans de prison) a demandé à rencontrer le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, en signe de bonne volonté et de proposition de dialogue (5/8/2019). Cette demande s’inscrit dans les consultations et rencontres qu’effectue depuis une semaine le leader socialiste avec les organisations de la société civile espagnole (écologie, éducation, culture…) en vue de négociations pour une future investiture. Immédiatement Ciudadanos a exprimé son soutien au président socialiste pour qu’il se refuse à une réunion avec le « leader d’un projet de rupture » du pays. Rapidement (6/8/2019) la porte-parole du gouvernement a répondu qu’il était exclu que le chef du gouvernement puisse rencontrer Jordi Cuixart.

Alà Baylac-Ferrer