Opinions

Féroce réquisitoire au 2ème jour du procès politique contra les Catalans

L’Espagne sous haute-tension

Haute-tension ce mardi 12 février à Madrid au premier jour du procès politique contre les indépendantistes catalans et alors que de nombreux cadrans sont au rouge, signal d’une crise qui affecte de nombreux domaines de la société espagnole : fonctionnement de la démocratie, justice politisée et partisane, montée du populisme et de l’extrême droite franquiste…Le premier jour a été occupé par les déclarations préliminaires des avocats de la défense qui ont dénoncé chacun leur tour les inombrables irrégularités, violations des drots de la défense et la vértable instruction à charge qui a été menée pendant un an et demi contre les leaders catalans.

La deuxième journée a été consacrée à la partie adverse. Les avocats de l’accusation (du tribunal suprême et du gouvernement) aux côtés des représentants du parti d’extrême droire Vox qui est partie civile accusatoire ont menée un véritable réquisitoire anticipé contre les indépendantistes dans la droite ligne de l’instruction : les ministres, la présidente du Parlement, les présidents d’associations indépendantistes catalans, tous sont accusés d’attenter à la légalité espagnole et d’avoir inciter la population catalane à la violence : d’où les chefs d’inculpation pour rebellion, sédition et conspiration qui impliquent des peines jusqu’à 30 de réclusion. Ce que bien entendu dément la défense qui argue de décisions politiques toujours pacifiques, démocratiques et réclamant en permanence le dialogue avec les autorités espagnoles.

Deux monologues parallèles. Deux récits opposés pour relater les mêmes faits. Deux mondes différents face à face. Ce qui démontre l’inégalité totale entre les protagonistes : les uns, Catalans, dans un statut d’accusés, revendiquant leur légitimité et tentant de se défendre, les autres, Espagnols, accusations et magistrats dans le rôle d’accusateurs et détenteurs de l’autorité et de la vérité institutionnelle. Pour le ministeri public, « ce procès défend la démocratie espagnole » et pour l’avocat de l’État « la souveraineté du peuple catalan n’est pas possible ».

La même journée de mardi 13 février, le gouvernement de Pedro Sanchez essuie un échec définitf au Cortes, avec le vote des indépendantistes contre son budget 2019, ce qui devrait se traduire dans les semaines qui viennent à des élections anticipées, le tout dans un climat de front commun de la doite (PP), des populistes (Ciudadanos) et de l’extrême droite néofranquiste (Vox) qui dénoncent en cœur la trahison des socialistes et réclament l’incarcération de tous les indépendantistes et la suspension de l’autonomie catalane…

 

Détails et anecdotes du procès

La télé catalane, TV3, n’est pas autorisée à filmer devant le tribunal.

La retransmission en direct du procès ne sera faite par la télé espagnole qu’en décrochage pour les téléspectateurs de Catalogne ; les Espagnols n’auront droit qu’aux compte-rendus orientés des médias.

Le premier jou du procès président et ministres du gouvernement catalan étaient présents dans la salle et ont accompagné les inculpés, avant de participer à conférences de presses et interviews poru dénoncer une « parodie de procès ».

Manifestations dans toute la Catalogne, en Europe et devant le consulat d’Espagne à Perpignan.

Alà Baylac-Ferrer